LA PIERRE PRÉCIEUSE
Il était une fois, il y a très longtemps, un jeune homme avide de richesses. Il pensait que s’il était riche il serait plus heureux et passait son temps à se lamenter sur son sort. Lui qui n’avait pas de parents et avait été élevé dans une famille pauvre, ne cessait d’envier tous ceux qui possédaient des biens, pensant que la vie était injuste. Il était persuadé que l’argent était la clef du bonheur !
Un jour, alors qu’à son habitude, il rôdait dans les bois, se cachant pour épier le passage de quelques riches seigneurs, espérant glaner quelque aumône ou quelques objets égarés, il fut témoin d’un incident ! Au moment où le carrosse d’un prince passait par là, une des roues s’engouffra dans une ornière, l’essieu se brisa, renversant le carrosse juste devant ses yeux. Il resta caché, observant la scène. Le prince et les passagers qui l’accompagnaient sortirent de la voiture afin de redresser le véhicule pour réparer la roue et surtout récupérer le contenu d’une cassette répandu sur le sol. Le jeune homme n’en croyait pas ses yeux ! Jamais il n’avait vu autant de richesses étalées devant lui. Des pierres précieuses jonchaient le sol. Devant ce spectacle étincelant, il fut ébloui dans tous les sens du terme. Il retint sa respiration, effrayé à l’idée qu’on puisse deviner sa présence et peu à peu, engourdi de rester dans la même position, il finit par s’endormir.
Lorsqu’il se réveilla, le carrosse avait disparu, il sortit de sa cachette et s’approchant du lieu de l’accident, son regard fut attiré par un éclat lumineux au milieu des herbes. Il se pencha et vit avec émerveillement et stupéfaction, un énorme diamant qui avait échappé aux regards des gens du prince. Il resta ainsi quelque temps, sans bouger, à observer le « trésor », puis tremblant, il regarda rapidement autour de lui afin de s’assurer que personne ne l’observait et s’empara du précieux butin.
Après avoir couru jusque chez lui en vérifiant qu’il n’était pas suivi, il sortit le diamant de sa poche pour l’admirer à son aise. Une grande joie s’empara de lui, enfin il était riche, il était heureux, il savait que le moment venu, il pourrait vendre ce diamant et obtenir tout ce qu’il désirait !
Cette nuit, il ne dormit pas beaucoup, il se réveillait régulièrement pour admirer « son Bien », faisant des tas de projets. Il était très excité, puis soudain, il fut pris de panique à l’idée qu’on pourrait lui voler ce diamant ! Il fallait à tout prix le protéger, le mettre à l’abri ! Il l’enveloppa dans un linge et alla l’enterrer au pied d’un jeune chêne. Certain que personne ne le trouverait là, il rentra chez lui satisfait et s’endormit paisiblement.
Le matin, au réveil, sa première pensée fut pour son « Bien » quel bonheur de savoir que désormais il ne manquerait plus de rien ! Il était encore jeune et il pourrait vivre longtemps à l’abri du besoin. Il lui fallait réfléchir à la façon d’utiliser son diamant afin d’en tirer le plus grand bénéfice !
Heureux, il sortit précipitamment afin d’aller se recueillir sur ce qu’il avait de plus précieux, quand une voiture à cheval, qui passait par là, le percuta violemment. Sa tête heurta une pierre et il perdit connaissance pendant plusieurs heures. A son réveil, il se trouvait dans une salle commune avec des malades qui semblaient beaucoup plus mal en point que lui. Mais que c’était-il passé ? Il n’en n’avait aucun souvenir. Apparemment, il n’avait rien de cassé et si ce n’est un violent mal de tête qui le faisait atrocement souffrir, il ne semblait pas malade. Une personne se pencha sur lui pour lui demander son nom, malgré une concentration extrême et tous les efforts qu’il déployait, sa tête semblait vide ! Il ne parvenait pas à retrouver qui il était, ni ce qui lui était arrivé. Tout lui semblait étranger !...
Ne présentant aucune blessure apparente, il n’y avait aucune raison pour qu’on le gardât à l’hôpital. On le pria de rentrer chez lui. Hélas, quel « chez lui » ? Il se retrouva seul dans la rue, ne sachant où aller, ni de quel côté se diriger. Il commença à errer, sans but, vivant de mendicité pendant des années, avant de mourir de froid, dans la plus grande solitude !...
Des années, des siècles ont passé depuis cette histoire. Révolutions et guerres se sont succédé jusqu’à la dernière guerre mondiale qui a laissé le pays dans un triste état. Peu à peu, le pays s’est reconstruit, retrouvant sa prospérité, avec un nombre recrudescent de naissances et malheureusement un grand nombre d’orphelins. Partout dans les communes de nouveaux lotissements fleurissent autour des clochers et il n’est pas rare de voir des engins défricher les terres environnantes pour y construire de nouvelles maisons. Des arbres sont abattus et la terre creusée pour les fondations est évacuée vers d’autres destinations. Il arrive souvent que celle-ci soit réclamée par des propriétaires de nouvelles maisons pour aménager leur jardin. C’est le cas d’une famille de ce village qui vient de s’installer avec le jeune garçon de la DASS qu’ils ont accueilli !
Le garçon, âgé d’une dizaine d’années a une véritable passion pour les pierres. Il passe son temps à chercher des cailloux de formes, de tailles et de particularités différentes. Ces pierres, il les trouve le plus souvent, sur les chemins qu’il aime parcourir, c’est un grand solitaire qui aime beaucoup la nature. Aujourd’hui, il est intéressé par les allées et venues des tracteurs qui apportent la terre et se fait une joie d’aider à ramasser les pierres dispersées sur le terrain. Il jette au fur et à mesure les cailloux dans un tas quand soudain, son attention est attirée par l’aspect plutôt insolite de l’un d’eux. Il commence à enlever la terre qui le recouvre mais celle-ci est si épaisse et si compacte que ses doigts ne suffisent pas à le débarrasser complètement de cette masse noirâtre. Il décide alors de le mettre dans sa poche et de continuer son travail.
Le soir au coucher, en se déshabillant, le jeune garçon retrouve son étrange caillou. Il le pose délicatement sur la table de chevet et s’endort, les yeux fixés sur lui. Le lendemain matin, il récupère le caillou et commence à retirer la terre collée avec l’aide d’un canif. Il semble assez intrigué de voir que celui-ci ne semble pas très lisse, il présente des petites aspérités sur lesquelles s’accrochent la terre, très difficile à enlever. Cependant, de nature très patiente, le garçon s’attelle à l’ouvrage qui s’annonce très laborieux !
Chaque soir, en rentrant de l’école, après avoir fait ses devoirs, il retrouve son précieux caillou et continue patiemment sa tâche. Peu à peu, il commence à entrevoir la véritable nature de cette pierre si différente. Entre les aspérités, une fois la terre grattée, il découvre avec stupeur, que celle-ci ressemble davantage à un morceau de verre terni qu’à une vulgaire pierre ! Jour après jour, il continue de gratter puis il entreprend de laver le caillou, de le brosser jusqu’à ce qu’apparaisse petit à petit, la transparence du verre ! Il lui faudra des semaines, voire des mois de travail pour retrouver l’éclat naturel du diamant !
Le garçon n’avait parlé à personne de sa découverte. D’ailleurs, il ne parlait pas beaucoup, il n’avait pas d’amis et il était très réservé. Le temps passé à polir et lustrer sa précieuse pierre l’avait rendue importante à ses yeux. Tellement importante qu’il lui arrivait de lui parler, de se confier à elle. C’était devenu presque une amie. Au début, il n’avait pas réalisé à quel point ce caillou était précieux au sens propre du terme, mais après quelques années, il prit conscience de la valeur de ce diamant et de sa vraie richesse !
Il n’avait jamais vraiment rêvé d’être riche. Lui qui n’avait jamais eu de parents, ni famille, n’avait qu’un seul souhait c’était d’avoir quelqu’un à aimer. Bien sûr, il y avait sa famille d’accueil, des gens très simples et très gentils, avec qui il se sentait bien. Il les aimait bien et n’était pas malheureux mais ce n’étaient pas ses parents, il n’avait pas de frères et sœurs. Il n’avait personne à qui confier ses secrets, ni personne à consoler et, avec les années, ce besoin d’aimer et d’être aimé était de plus en plus fort !
Après ses études, lorsqu’il fut en âge de trouver un métier, c’est donc tout naturellement qu’il décida de venir en aide à ceux qui, comme lui n’avaient pas eu la chance d’avoir une vraie famille. Il eut alors l’idée de vendre sa « pierre » afin qu’elle l’aide à réaliser son rêve. Bien sûr c’était un déchirement de se séparer de son bien le plus précieux, mais c’était pour la bonne cause. Il pensait que s’il avait eu la chance de découvrir ce diamant, enterré depuis des siècles, s’il avait pu lui redonner « vie », il n’avait pas le droit de le garder pour lui, il devait partager cette fortune avec les plus défavorisés.
Il décida donc de créer un village d’enfants afin d’accueillir des orphelins dans une famille constituée d’une maman et de frères et sœurs, entourés de beaucoup d’amour. Lui-même se sentait un peu le « papa » de tous ces petits. Il passait les voir régulièrement, il était toujours là pour régler les problèmes et plus il donnait d’amour plus il en recevait. Il vécut très longtemps et mourut paisiblement, entouré de tous ses « enfants et petits-enfants ».
Il leur confia avant de mourir qu’il n’avait jamais été aussi heureux que lorsqu’il avait vendu son bien le plus précieux pour semer l’amour autour de lui. Puis avant de s’endormir pour la dernière fois, il vit devant ses yeux, briller dans la lumière, une grosse pierre qui, étincelant de tous ses éclats, semblait lui montrer le chemin !
Françoise
Prières et Paraboles









NOCES D'OR Jacky
et
Françoise

Témoignage de Jacky

UNE BELLE HISTOIRE

« Va du côté de Marie ! »
Lorsque j'ai raconté cette histoire à mon amie d'enfance devant son petit-fils de 13 ans,
Celui-ci s'est exclamé, des larmes dans les yeux : "Oh ! C'est une belle histoire !"
Comme je l’avais écrit au début du confinement : « Le Seigneur a plus d’un tour dans son sac, il a fait un reset et mis le monde entier sur pause pour nous faire revenir à l’essentiel ! » Une pause, ça ne voulait pas dire qu’il ne se passerait rien, mais qu’il nous fallait réfléchir à de nouvelles solutions pour changer notre façon de vivre, en redécouvrant les valeurs de liberté, égalité et fraternité qui avaient pratiquement disparu de notre société et même de notre monde !
Je dois reconnaître que notre paroisse de Ploubalay, associée à celle de Dinard-Pleurtuit, a su faire preuve de créativité et d’initiatives qui nous ont permis, dans un contexte particulièrement difficile pour l’Eglise, de bénéficier chaque jour, de la louange, de la messe, des vêpres, topos et témoignages divers qui ont donné envie à ceux qui s’étaient éloignés de Dieu de le redécouvrir ! Contrairement à d’autres paroisses qui n’ont pas eu l’opportunité de créer une chaîne YouTube ou qui ne disposaient pas des compétences, de l’énergie et du dynamisme nécessaires pour réaliser et alimenter les diverses propositions, je dois dire que nous avons été très privilégiés !
Jacky et moi, nous sommes beaucoup rapprochés pendant ce confinement, en suivant tous les jours la chaîne YouTube, mais au moment du déconfinement, je me suis sentie perturbée et notre couple a été déstabilisé au point que nous ne nous adressions plus la parole et que n’osant plus sortir, je ne voyais ni n’entendais plus personne ! C’est alors que j’ai prié Jésus de me répondre par une voix humaine et j’ai été exaucée, le 12 août 2020 !
Dès le lendemain matin, nous nous sommes demandé pardon et nous nous sommes embrassés. Depuis ce jour, je n’avais plus aucune douleur et j’ai recommencé à marcher dans mon petit chemin, en écoutant ma playlist de louanges ! Ce qui m’a fait écrire le 6 octobre : « Quand je suis dans mon petit chemin, j’ai l’impression d’être aux portes du Paradis, mais je sais que le chemin est encore long car on ne peut aller au Père sans passer par la Croix ! J’ai peur ! Cependant, j’ai bien conscience que cette grâce que j’ai reçue le 12 août n’est pas une récompense mais une force qui m’est donnée pour affronter une épreuve plus grande ! » Et j’ajoutais : « L’épreuve que je redoute le plus de devoir affronter c’est le départ de Jacky ! » Bien sûr, je savais que cela arriverait un jour, mais pas avant 15 ou 20 ans !
Lorsqu’il a été hospitalisé le lundi 9 novembre, je n’imaginais pas une seconde, jusqu’au vendredi 4 décembre à 13 heures, qu’il allait mourir ! Le mercredi 2 décembre, alors qu’il était très faible, je lui ai chanté « Soyons toujours joyeux et prions sans cesse ! … » Il m’a répondu : « Tu me fais trop d’émotion ! » Puis il a mis son portable sur le chapelet de Lourdes et nous avons récité ensemble les deux dernières dizaines ! Il suivait tous les jours, la louange et la messe et quand je lui parlais des personnes qui priaient pour lui, il répondait : « Je les aime tous, et je prie pour tous, tout le temps ! »
Si je n’en n’avais aucune idée, il savait lui, qu’il allait mourir et il était particulièrement heureux ! Mais il ne souhaitait pas que je le sache car il n’aurait pas supporté de voir la tristesse dans mes yeux ! Alors, le jeudi, il m’a demandé de ne pas venir le voir, prétextant qu’on devait lui faire subir toute une série d’examens ! Et quand je lui ai dit que j’irai à l’église comme je le faisais chaque jour, il m’a dit : « Oui, c’est ça ! Va du « côté de Marie ! » Ce furent ses dernières paroles ! Et ce jour-là, j’ai reçu la grâce extraordinaire de m’abandonner à la Volonté de Dieu, ce qui m’a permis de supporter cette terrible épreuve que je redoutais tant !
Depuis, je vais chaque jour du « côté de Marie » comme s’il m’avait donné rendez-vous et je sais qu’il est près d’Elle ! J’en vois les signes à travers les grâces reçues et particulièrement ce mois d’août où j’ai vécu une véritable retraite spirituelle ! Je sais maintenant que les grâces que l’on reçoit sont des forces qui nous sont données pour affronter les épreuves et j’ai quelquefois un peu peur car il est dit dans l’Evangile selon St Luc : « Si quelqu’un a beaucoup reçu, on exigera beaucoup de lui ; et plus on vous aura confié, plus on demandera de vous » J’ai bien conscience que j’aurai encore des croix, sans doute proportionnelles aux grâces reçues ! Cependant, j’ai confiance en Jésus et je sais que les grâces, si elles ne suppriment pas les épreuves, elles nous aident à les supporter et à en faire des « Croix Glorieuses »
J’ai tellement de Joie en moi que je ne peux m’empêcher de la partager avec les personnes qui sont dans mon cœur et Je peux redire comme Jacky : « Je vous aime tous et je prie pour vous tout le temps ! »
Françoise

Mon Jacky ! Notre Jacky !
Lorsque je t’ai rencontré ce 13 février 1969, je t’ai aimé au premier regard, comme tous ceux qui ont croisé ton chemin ! Tu avais en toi ce petit quelque chose qui faisait qu’on ne pouvait s’empêcher de t’aimer !
Nous avons eu une belle vie, pendant plus de 50 ans et toi qui n’avais pas de parents tu m’as donné la plus belle des familles !
Nos 4 enfants et nos 12 petits-enfants ont hérité de notre potentiel émotionnel et de ta sensibilité artistique dans beaucoup de domaines : le dessin, la peinture, la musique, la poésie, l’amour de la nature !
Même si nous avions un même idéal, nous étions tous les deux très différents dans notre manière de nous exprimer ! Toi, avec tes mains pour travailler le bois, dessiner, jouer de la guitare et moi, par le verbe et l’écriture ! Cependant nous avons su faire de nos différences une complémentarité, comme tu l’as si bien montré dans tes dessins humoristiques du déconfinement : « On s’complète bien tous les deux, chéri ! »
Si cette hypersensibilité qui émane de nous deux peut être source de certains talents, elle peut également être à l’origine de mouvements d’humeur difficiles à gérer et de blessures douloureuses que chacun exprime à sa façon !
Par notre Baptême, nous avons, tous les deux, reçu la grâce de l’Esprit Saint qui nous a permis de vivre l’Evangile, chacun différemment et à son rythme, c’est ainsi qu’aujourd’hui Jésus t’invite à reposer en paix : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, je vous procurerai le repos, car je suis doux et humble de cœur ! » (Mt 11, 28-30)
A voir ton visage aussi apaisé, nous savons, tes enfants, tes petits-enfants et moi-même que tu es bienheureux, tu as trouvé le repos près de Marie que tu aimais tant, et avec elle tu veilles sur nous tous !
Pour tout cela, Jacky, mon mari, je t’aime et je veux te dire « Merci » !
Françoise